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Union Nationale des Industries de la Manutention dans les ports français
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CHRISTIAN DE TINGUY : « L’AVENIR DES PORTS SE DECIDE TOUS ENSEMBLE »
le 20 mai 2019

CHRISTIAN DE TINGUY : « L’AVENIR DES PORTS SE DECIDE TOUS ENSEMBLE »

L’Unim a organisé son assemblée générale les 16 et 17 mai à Toulon. Dans un entretien au marin, le président de l’organisation professionnelle des manutentionnaires Christian de Tinguy plaide pour que les grands enjeux portuaires soient réglés de manière horizontale, avec la participation de tous les partenaires et notamment le privé.

Comment vont les manutentionnaires portuaires ?

« Ils doivent se battre tous les jours pour maintenir leur compétitivité au service de l’attractivité des ports français. Ce n’est pas facile car le contexte réglementaire et fiscal ne nous aide pas toujours. Certains jettent l’éponge. A l’Unim, le départ des ports français de Bolloré nous fait mal. Nos ports perdent un grand acteur historique même si heureusement, c’est au profit d’un groupe familial breton que nous connaissons bien. »

De quelles contraintes parlez-vous ?

« Il y a plusieurs sujets. Certains sont récurrents et n’avancent pas, comme la surtaxe Fillon qui, de manière injuste, s’ajoute à notre propre dispositif de pénibilité qui, au-delà de 2030, ne pourra d’ailleurs plus être financé. On nous parle maintenant de taxer les contrats courts dans le cadre de la réforme de l’assurance chômage. Cela va fortement pénaliser le recours aux ouvriers dockers occasionnels, qui participent pleinement à l’activité portuaire. Autre sujet social : l’amiante. L’évolution de la jurisprudence de la Cour de cassation sur le préjudice dit d’anxiété pourrait coûter des dizaines de millions d’euros à notre profession. » […]

Onze ans après la réforme qui a privatisé la manutention, le gouvernement a annoncé vouloir faire des ports, des « ports entrepreneurs ». Cela vous inquiète-t-il ?

« La réforme, entamée depuis 25 ans avec le changement de statut des dockers, doit se poursuivre mais, dans les faits, il y a des régressions. La loi d’orientation sur les mobilités (Lom), que l’Assemblée nationale commence à examiner après le Sénat, clarifie le statut des conventions de terminal après l’arrêt du Conseil d’État début 2017 sur Le Verdon. Mais au Havre, l’appel d’offres en cours pour les postes 11 et 12 de Port 2000 évoque une concession de services. Un terminal n’est pas au service de l’autorité portuaire mais de ses clients et, dans le conteneur, qu’on le regrette ou non, il y a désormais une forte intégration du terminal avec les armateurs. Imposer des obligations de trafic est vain : si une alliance d’armateurs ne se sent pas en confiance, personne ne dit plus rien mais les volumes baissent car de nombreuses alternatives logistiques existent en Europe. Le port entrepreneur, nous sommes pour si, comme je crois que le veut le gouvernement, c’est la communauté portuaire dans son ensemble qui est ce « port entrepreneur ». […]